MAXX aime ALI

MAXX (de Belgique) aime "MUHAMMAD ALI". La preuve.

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MUHAMMAD ALI dans l'HUMANITE

"MUHAMMAD ALI" et HURRICANE CARTER sont dans L'HUMANITÉ DIMANCHE dans une belle page.




 et en bonus la critique de CASEMATE.



SCORSESE


"SCORSESE",
ink on paper, 1991.

ALI sur France Inter

FRANCE INTER aime "MUHAMMAD ALI"
écoutez le podcat de l'émission du Samedi 31 octobre 2015. Nous sommes le coup de cœur du libraire Matthieu Colombe, de La Librairie Goulard, à Aix-en-Provence. C'est à 36:51 pour une bonne minute. Écoutez aussi Benoit Poelvoorde dire tout le bien qu'il pense de Goessens... ^^

France Inter c'est ICI
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1178459


critique de la critique


À chaque sortie de livre, c'est le même barnum, il faut le mettre entre toutes les mains pour avoir une chance d'en faire un autre après. À chaque nouveau livre, les critiques sont rares (mais de plus en plus nombreuses) mais ultra enthousiastes. Un consensus se fait autour des livres et à chaque fois, il y a UNE critique qui va totalement à contre-courant. Je trouve cela salutaire dans une république où la liberté d'expression est une perle rare, car chacun a le droit de donner son avis... surtout si c'est ton métier. J'ai eu droit à tout, du "J'aime pas le COMICS, donc..."  à "J'aime pas les mexicains badass, donc...".

Pour "MUHAMMAD ALI", l'enthousiasme est incroyable (on a reçu 3 demandes pour des ITW, rien qu'hier...) et je pense que la personnalité de ALI y est aussi pour quelque chose. C'est je pense le meilleur livre que j'ai fait depuis longtemps. Et dans cet océan d'amour pour notre travail, l'heureux gagnant de la critique "j'ai pas aimé" est décerné à DBD.  Je vous colle la critique ici en intégralité et après on va la lire ensemble...



"Joies et peines de la biographie" 
-> on sent que le dur métier de critique de BD a dû être éprouvant en cette fin d'année 2015 - avec "SARTRE", "PÉTAIN", "MITTERAND", "DE GAULLE", "EMMETT TILL", "MARTIN LUTHER KING" et j'en passe. Oui, les critiques lisent tout (enfin on espère...) et parfois un album cristallise les "Joies et les Peines" et prend pour les autres. Et cette fois-ci, c'est le notre.

"Nous avions découvert (...) son dessin nerveux (...) influencé (...) par Frank Miller - ne parvient pas à nous emporter." -> Donc avant j'étais cool et nerveux quand je faisais du POLAR et dans le BIOPIC, c'est moins nerveux. OK, ça se tient. Notre livre a une ambition historique en racontant le combat des droits civiques à travers la vie de ALI, donc ici pas de meufs à poil et gunfight qui habituellement peuplent mes livres... on a bien la mort par balles de MALCOLM X, mais lui ne se défend pas, donc ça ne compte pas comme un GUNFIGHT... je pense. ALI est conçu comme un livre TOUT PUBLIC. Pas de KISS KISS BANG BANG.

"Non pas que l'album soit mauvais,  mais il pâtit des défauts inhérents à la plupart des biographies" -> Ici, il faut lire - "Les bios en bédé, c'est naze à la base". Le livre n'est pas "mauvais" même si il a écrit qu'il y a une possibilité que cela soit mauvais donc... il passe le message qu'il fait juste partie du haut de la pile des "mauvais livres".

"récit succint (...)"-> Oui je sais, nous voulions faire 400 pages mais l'éditeur n'avait acheté du papier que pour 120 pages. Nous n'avons même pas eu droit à un cahier BONUS, et si j'en juge le nombre de textes que SYB a écrit sur THE ROOM STUDIO (où sont hébergés les bonus) nous avions encore deux ou trois choses à dire sur le sujet.

"tendance à déification" -> oui là aussi, je suis coupable, je voulais faire MENGELÉ  ou PAPON en graphic novel -  mais je pense que l'éditeur aurait purement et simplement eu peur de ce que serions capable de faire avec des ordures comme ça... Je ne bosserai jamais que sur des biopics d'homme que je respecte. Je ne veux pas faire "Jean François Coppé - the Graphic Novel". Je préfère faire HUGO PRATT, sa vie, son oeuvre. C'est un choix. Les gars qui ont fait "Pétain", je leur dit bravo, je ne suis pas capable de faire ça.

"la face cachée (...) celle que ses fans et adulateurs ont, en général, effacé de leur mémoire."
-> Si le grand public préfère oublier que MOHAMED ALI est MUSULMAN, en quoi ça nous concerne ? Nous, nous n'avons pas oublié de montrer et d'expliquer qui était la NATION OF ISLAM, nous avons montré que ALI prenait ces distances avec cette organisation sectaire, mais nous n'oublions jamais de montrer ce que cela représente pour un jeune noir en 1960 d'être craint et donc respecté par les blancs qui avaient droit de vie et de mort sur toi.
Si on préfère oublier le coté politique de ALI... et bien le film réducteur de MICHAEL MANN ("ALI") est pour vous, il zappe entièrement cette partie de sa vie et s'arrête en 1974 sur un HAPPY END au Zaïre. Ce que les années qui vont suivre ne seront pas, ce sera même une descente aux enfers pour lui.


"elle ne donne pas envie d'apprécier le personnage". -> Là rien à dire. C'est certain que si on n'aime pas ALI, ça doit être pénible de lire 120 pages détaillées, bourrées d'anecdotes sur un mec dont on pense qu'il ne mérite pas sa place de GREATEST of ALL TIMES.

"l'histoire se développe sur deux axes" -> Là, je ne pige pas, ALI a eu une telle importance dans les '60s et '70s que tout le monde a oublié que quand il avait été interdit de BOXE par le département Américain de la Justice, sa carrière d'agitateur politique avait réussi à rassembler les jeunes contestataires blancs dans les universités et les noirs avides de réformes dans les ghettos. Les journalistes de l'époque voyait en lui le NOUVEAU MALCOLM X !!!!!! C'est d'ailleurs pour cela que NIXON lui a rendu sa licence, pour ne pas en faire un MARTYR... et aussi parce que JOE FRAZIER lui a promit qu'il pouvait BATTRE ALI. Ce qu'il a fait. Et c'est aussi l'une des raisons, qu'il n'est pas en sueur, en short sur la couverture, mais en COSTUME.

"L'ensemble donne l'impression d'un édifice fragile, pataud, fastidieux" -> Je suis pour qu'on rembourse ce monsieur des 2 heures qu'on lui a prit. Nous ferons sûrement mieux la prochaine fois... sauf si nous faisons une autre biographie, of course ^^...


Donc à bientôt pour le prochaine livre dans 6 MOIS, il y a aura des flingues, des méchants-méchants, des meufs à poils, des super bagnoles et des intrigues POLAR badass. ^^

SCOOBY DOO et SAMMY lisent ALI


MUHAMMAD ALI est GLAMOUR

Le magazine GLAMOUR a fait sa LITT LIST des 10 meilleures BD de la rentrée et "MUHAMMAD ALI" est dedans. Juste derrière "Le Chat du Rabbin" ^^ C'est le lien -> ICI



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BEN AFFLECK is BATMAN


Je préfèrerai voir mes livres partagées sur TUMBLR 
plutôt que mes opinions politiques... mais voilà ce qui arrive.

Sacré MEXICOMICS, il a raison...

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Dans une semaine vous pourrez lire notre version du formidable troisième combat entre ALI et FRAZIER à MAINILLE en 1975, surnommé "THRILLA IN MANILLA" par DON KING.

Surement parmi mes plus belles pages...

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ALI contre FRAZIER, la rivalité légendaire qui nous a donné le "COMBAT DU SIÈCLE" en 1970.
Tout cela et plus sont dans 'MUHAMMAD ALI" le graphic novel.

ALI contre ROCKY

MUHAMMAD ALI (Bonus)





"If you beat me in your dreams,
you better wake up to apologize."

("Si tu me bats dans tes rêves,
t'as intérêt à te réveiller pour t'excuser.")


Cette phrase que MUHAMMAD ALI a souvent répété, tous ont cru qu'il en était l'auteur. Elle est devenue si célèbre que dans "RESERVOIR DOGS" Tarantino l'offre à MISTER WHITE (Harvey Keitel)  pour fermer la gueule de MISTER YELLOW (Michael Madsen). L'expérience qui mouche l'ardeur de la jeunesse. Tarantino connaît bien ses classiques car en effet, l'auteur de cette phrase est JOE LOUIS (> voir ALI BONUS #2). Lors d'une émission de TV, un soir, c'est comme ça que JOE LOUIS a rabattu le caquet en direct du jeune et ambitieux CASSIUS CLAY.
Il ne l'a jamais oublié. Il s'en est même servi - "Apprends de ta douleur, sinon elle n'aura servi à rien."ou bien sa fameuse phrase qu'il aimait tant dire aux plus  jeunes : " finalement tu n'es pas aussi idiot que tu en as l'air ! "
JOE LOUIS avait beaucoup combattu, presque un match par mois à la bonne époque, "A BUM A MONTH TOUR" (Un tocard par mois, la tournée). ALI s'en est aussi inspiré, il a combattu tous les champions de son époque et les a tous battu. Entre ces grands matchs, il est monté quelques fois sur le ring face des boxeurs sortis de l'anonymat le temps d'un combat... pour l'hygiène, quoi. Pour s'entraîner avec des sacs sur pattes qui rendent les coups.

CHUCK WEPNER était l'un de ceux-là. Un cogneur à la mâchoire solide. À la surprise de tous, il a tenu les 15 rounds face à ALI. Le mettant en danger même une fois ou deux. CHUCK WEPNER est devenu un temps (pendant la promotion du combat), un héros. Le rempart de l'Amérique blanche qui veut avoir un champion d'origine un peu plus british ou irlandaise ou Italienne... et même polonaise, s'il le faut.
 


Un jeune italo-américain ambitieux a vu le match, embrassé toute la puissante  symbolique de la rencontre et écrit un scénario avec. Vous en avez peut-être entendu parler... son titre : "ROCKY" (1976).

EN 1975, à l'époque, STALLONE fait déjà un peu l'acteur, on l'a vu brutalisé WOODY ALEN dans le métro dans "BANANAS" et il profite de sa présence dans le milieu pour faire lire son script à des producteurs et des scénaristes pros. WILLIAM GOLDMAN (BUTCH CASSIDY & THE SUNDANDE KID), une pointure, tombe amoureux de l'histoire et aide STALLONE à le vendre. Mais SYLVESTER veut aussi jouer ROCKY. La tête dure étant sa marque de fabrique, il fonce, refuse des ponts d'or- John Travolta a failli incarner ROCKY. Et ça marche... Des années plus tard, WILLIAM GOLDMAN dira que "Si à l'époque, j'avais vu quel était l'HUBRIS de SLY, j'aurai épargné ça au cinéma. Mais son script était tout simplement excellent."

L'histoire de ROCKY est simple mais pour que vous compreniez bien de quoi il s'agit, je vais remplacer le nom du personnage interprété par CARL WEATHERS - APOLLO CREDD par MUHAMMAD ALI. Allons-y.


"MUHAMMAD ALI" est un champion du monde des poids lourds aimé et invaincu. Il ne reste plus personne à combattre alors il décide de donner sa chance à un boxeur inconnu. Nous suivons les bouleversements romantiques et l'entraînement de ROCKY. 
 

On le voit, aux mépris des plus élémentaires mesures d'hygiène alimentaire, tabasser des morceaux de viande, puisqu'il travaille aux abattoirs de Philadelphie (comme Joe Frazier). Monter en musique, 4 à 4 les marches devant la mairie de PHILLY. Il est au top. 


Le soir du match, OH... SURPRISE, comme son nom l'indique, ROCKY à la tête dure. Il résiste, il résiste, il se défend le bougre. "ALI" est sur le point de perdre mais on ne reste pas invaincu pour des prunes. Dernier ROUND, "ALI" est épuisé et ROCKY est debout. DING. "ALI" gagne aux points, mais c'est aussi une victoire pour ROCKY qui hurle ADRIENNNNNNNNNNNNNNEUH à sa femme. Il a réussi à prouver sa valeur à tous en tenant face au meilleur.


Gros succès de 1976, Le film au budget de 960 000$ en rapporte 117 millions rien qu'aux USA. Les oscars offrent une statuette dorée à STALLONE, elle lui sera remise par... le vrai MUHMMAD ALI, cette fois. Pour rire, ALI , qui a bien compris le sous texte du film, propose un petit match à ROCKY, devant tout Hollywood hilare.




Hollywood a fini de se goinfrer de la carcasse chaude de ROCKY et STALLONE va lui préparer son prochain festin, au titre tout empreint de finesse : ROCKY II.

Cette fois-ci STALLONE décide d'y aller à fond. En 1979, ALI, le vrai n'est plus le légendaire  boxeur imbattable, et SYLVESTER va tuer le père.


Dans ROCKY II, "ALI/CREED" va perdre à la dernière seconde (un vieux cliché hollywoodien) car ROCKY va se lever au dernier ROUND, une seconde avant lui.

ADRIENNNNNNNNNNNNE j'ai gagné !

Le titre tant convoité est de retour "in WHITE AMERICA". L'honneur est sauf. Le fantasme collectif d'une partie de la nation peut commencer. 

STALLONE va jouer la carte "ALI" à fond. Le nouveau champion ROCKY BALBOA est un "ALI" GENTIL et surtout BLANC... mais dans ROCKY III - EYE OF THE TIGER -, le méchant CLUBBER LANG (MISTER T) est une sorte de "ALI" méchant dans le corps de GEORGE FOREMAN.


PIF, PAF, POUM, ROCKY perd son titre. et "ALI/CREED" va venir pour l'entraîner à boxer comme un NOIR. DANSER / SAUTER / COURIR et s'habiller flashy aussi.


ROCKY devenu un boxeur BLACK - qui a enfin un jeu de jambes(grande spécialité de MUHAMMAD ALI)- va battre CLUBBER LANG en fatiguant son adversaire... (yep comme ALI au ZAÏRE, quoi).

Lors de la dernière séquence du film devenu culte "ALI/CREED va vouloir régler son ardoise avec ROCKY, histoire de savoir qui est vraiment le champion puisque cela s'est fait à une seconde.

Je suis né dans les '70s et toute ma vie, les champions de boxe poids lourds étaient afro-américains. SUGAR RAY LEONARD, MARVIN EAGLER, MIKE TYSON, EVANDER HOLYFIELD. Mais je ne m'étais pas rendu compte avant le match de MIKE TYSON contre  un rouquin dont j'ai oublié le nom. Pendant la PROMOTION du COMBAT, c'était un cogneur, le héros de WHITE AMERICA qui va ramener le titre à la maison, ça vous rappelle quelque chose... moi aussi. J'ai attendu jusqu'à 2 heures du mat  pour voir MIKE TYSON le pulvériser en quelques dizaines de secondes.

Et une fois de plus WHITE AMERICA a dû soigner son petit coeur, du fait que plus aucun champion du monde des poids lourds ne sera plus jamais un "WASP" (non, les RUSSES ou les UKRAINIEN de 2m  ne compte pas)...


STALLONE a voulu finir la guerre froide ( en la gagnant bien sûr...) dans le très en couleurs (bleu - blanc - rouge... mais pas les nôtres) ROCKY IV.
Dans un effort psychanalytique surhumain, SLY/ROCKY va tuer le père "ALI/CREED" qui va succomber, pour de bon cette fois,sous les coups du méchant russe de 2m : IVAN DRAGO.

Ha... subtilité quand tu nous tiens, ROCKY ira gagner son combat en URRS devant un GORBATCHEV qui l'applaudira puis l'écoutera faire un speech interminable sur le fait que " La guerre, c'est mal, on est tous des frères, oui même les sales communistes sous stéroïdes qui tuent ton ami."


La page du vrai "ALI" est définitivement tournée dans les années '80s, une décennie où il eut peu d'influence. Après ça STALLONE n'aura plus rien à dire sur ROCKY qui vaille la peine.






AKIRA vs NOLAN part 1

Il existe des AKIRA OTAKU qui aiment et collectionnent tout sur AKIRA, moi je suis un AKIRA TALIBAN. Je voue un culte sans limite pour ce double masterpiece de l'édition et du cinéma. Je dois être le seul sur internet à trouver que BARTKIRA était une grosse connerie. Mélanger 2 sources opposées et se mettre minable en redessinant AKIRA déjà, bonne chance mais en plus le faire dans le style des SIMPSON... là c'est la cata. j'ai déjà dessiné les 2 et c'est extrêmement difficile. Les deux sont en ligne claire et si tu rates un trait d'un millimètre : t'es foutu. Le peu que j'ai vu du projet m'a suffi.



AKIRA a été l'un des 2 chocs massifs de ma carrière, quand je n'avais que le rêve d'en avoir une. Et quand je dis "carrière", c'est juste pour dire que je bosse dans la Bédé, pas que j'y ai réussi... AKIRA et ELEKTRA ASSASSIN m'ont explosé les yeux et le cerveau. Les 2 livres m'ont ouvert les portes de 2 univers complexes et fascinants qui n'ont cessé de m'inspirer. Vouloir mélanger SIENKIEWICZ et OTOMO ensemble... voilà une idée qu'elle est bonne, me suis-je dis, comme quoi, moi aussi, je dois être un peu con.

Quand AKIRA est sorti en format comics broché de 60 pages chez Glénat, j'ai tout de suite été frappé par la foudre. J'étais dans la cour du lycée à lire ce truc au moins 5 fois de suite. La narration fluide, la finesse du trait, les décors impressionnants et les cadrages audacieux, c'était trop. Le choc.
"AKIRA, C'est violent et c'est beau." disait Glénat.


Peu après, j'ai commencé à aller faire mes courses dans une librairie japonaise, et un jour, le vendeur m'a proposé de venir voir un film dans l'arrière boutique. Généralement ce genre de proposition me laisse froid, j'avais vu et lu "LE SILENCE DES AGNEAUX". On ne me la fait pas à moi. Le vendeur me dit qu'il vient de recevoir une VHS ( -> pour les d'jeuns -> c'est une sorte de DVD qu'il faut rembobiner quand tu as fini. La qualité est pourrie, le son c'est pire, et on adorait ça.) d'un film d'animation. Il voulait partager ça avec nous en full VO sans ST... le titre "AKIRA". Mmm okay, mec.
Il est 16h un samedi et le gars ferme sa boutique pour nous (et un peu pour lui aussi,  je pense).
Nous voilà à 4, entassés dans la cuisine, à se casser le cou en regardant une petite TV posée sur un grand frigo.
 

Et dès le début - BOOM- l'explosion en silence (comme dans 2001). La ville futuriste made in BLADE RUNNER. Une main qui enclenche le jukebox. Cette musique que j'allais écouter tant de fois après... Des éclairs sortent de la roue quand KANEDA met le contact et vvvvvvvvvvvvvvrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr. Mes rétines sont brûlées, mes joues cachent presque mes yeux tant je sourie. Je suis en plein GEEKORGASM...


On a souffert car même si t'as lu le manga, c'est quand même chaud en japonais et la fin est... très KUBRICK. On est lessivé, la musique dans la tête, on se quitte sans un mot, les yeux grand ouverts. J'avance sur l'avenue en direction de l'OPÉRA de Paris, et c'est comme si j'étais au XIXème siècle, tout me paraît vieux, terne... Pendant des semaines, je tente de faire partager mon expérience, mais personne ne peut comprendre. Jusqu'à la sortie du FILM au cinéma, ça va être duraille de faire comprendre ce que j'ai ressenti. Le GRAND REX met enfin le film à l'affiche et je profite enfin de l'expérience dans de bonnes conditions. Le virus est implanté dans mon ADN. Je veux même faire de l'animation. Je prends la VHS de AKIRA, je la fous sur PAUSE (au moins un million de fois) au moment où TETSUO récupère son bras en métal et je dessine ça. Après une semaine, je dois avoir environ 4 secondes d'animation foireuses avec des feutres copic sur du papier rough, le tout collé dans un mini sketchbook pour avoir une sorte de flipbook qui m'a exténué. Ok... l'anime, c'est pas pour moi.

AKIRA m'a tant marqué que je suis passé à coté du reste de la jap animation après. Rien de trouvait grâce à mes yeux. À part MASAMUNE SHIROW avec GHOST in the SHELL et APPLESEED.
Beaucoup plus tard, j'ai bossé dans la BD, j'ai tenté de faire du MANGA Made in Fr, mais c'était trop tôt, les éditeurs ne faisaient même pas de Graphic Novel à l'époque. Le temps a passé, j'ai réussi à signer CLAN et j'ai pu enfin faire un peu de OTOMO, par moment dans ce livre. Après j'ai fait MUHAMMAD ALI et j'ai fait un peu de SIENKIEWICZ dans celui-là, mais le mélange des deux pas encore... Tout cela pour vous dire qu'AKIRA, j'ai passé beaucoup de temps à l'analyser et à l'aimer.
Et ils voulaient le filer aux mecs qui avaient chié sur FROM HELL...

Je veux que cette œuvre reste pure et sous le contrôle vigilant de KATSUHIRO OTOMO. Quand j'ai appris que les ricains voulaient faire une adaptation de AKIRA, j'ai eu une vision d'horreur.



#Primo, c'est les Ricains qui vont le faire, et là on a 50/50 de chance que cela soit pourri.
#Secondo, les équipes artistiques qui ont été annoncé, sont loin d'avoir le niveau requis pour produire un film à la hauteur du film de OTOMO. Il faut un réalisateur de A LIST, pas des tacherons de séries B. Et les cadors ne sont pas cons pour se ridiculiser sur un projet casse-gueule comme celui-là alors qu'ils peuvent bosse sur une création originale sans avoir tout internet sur la gueule, rien qu'à voir comment ça a tourné pour FLantastic 4. Imaginez ça puissance 1000 pour AKIRA.
#Tertio, ça va se passer aux USA et là, c'est bon c'est mort. C'est de la merde. Les fans du manga, ont gloussé pendant des années des malheurs de la production qui a déjà claqué près de 10 millions de $ pour tenter, en vain, de mettre le film en route. Ce qui n'est pas bon signe. On a vu passer les travaux de préproduction fait par les CG artistes. Et c'est carré, normal les mecs sont des pros, mais tout est en dessous de ce qui existe dans le MANGA ou le FILM. Les visuels sont over travaillé, sans raison. Et c'est pas comme s'ils n'avaient pas un petit film de 2 heures pas trop moche pour voir comment ça bouge.
Les effets spéciaux ne vous sauveront pas cette fois les mecs. Et c'est tombé en plan, une fois de plus. Ce qui pour nous (le AKIRA TALIBAN CLUB) une bonne nouvelle.

 Quand une bédé est adapté en film, elle est cannibalisée par ce nouveau format. ça file de la thune à l'auteur de BD et pendant une période, il vend plus de livres, mais après, ça se tasse et le grand public verra plus facilement V POUR VENDETTA des frères WASHOWSKI plutôt que de lire V FOR VENDETTA de MOORE et LLYOD. Les ventes de WATCHMEN se sont tassées pour la première fois en 30, après la sortie du film. Le cinéma avale tout et recrache plus simple, plus court et avec plus de moyen pour faire sa promotion. Je ne suis pas inquiet pour les finances de OTOMO, mais je voulais mettre ça en avant comme argument.

Et voilà que NOLAN, se pointe et veut faire AKIRA en 3 films pour WARNER. DOH !
Et là, on ne rigole plus. Lui, il la le track record au niveau artistique et financier pour faire greenlighter ce projet rien que sur son nom. Dur de dire "NIET" au mec qui fait INCEPTION et DARK KNIGHT. Lui (et son inséparable brother) sont clairement malins et curieux. NOLAN a toujours revendiqué l'influence de PAPRIKA sur le scénar de INCEPTION. PAPRIKA par KON SATOSHI, un collaborateur de OTOMO en manga et en animation, qui est devenu une vraie référence de l'animation jusqu'à sa mort tragique il y a quelques années. NOLAN connait ses classiques, NOLAN sait transcender un matériel passable (BANE par exemple) pour lui donner de l'épaisseur. J'ai toujours trouvé BANE ultranaze en comics et dans le film, c'est mon perso préféré, l'accent de TOM HARDY sans doute.

NOLAN peut faire ce film, peut-être même un bon film, s'il est malin. J'ai été choqué hier soir, quand j'ai pensé à ça. Pour la première fois, l'éventualité que ce film se fasse était devenu tangible. Alors, j'ai voulu réfléchir à comment NOLAN pourrait faire et SURTOUT quel genre de film je pourrai (peut-être) aller voir, étant un grand fan de NOLAN.

Je vois bien ce qui branche NOLAN dans AKIRA, c'est un PROJET qui a déjà une grosse audience derrière et comme DARK KNIGHT s'il livre un bon produit, il peut garder sa tranche fiscale intacte. Ensuite c'est visuellement un challenge, et quasi impossible à scénariser. S'il y arrive, il deviendra le KUBRICK des temps modernes pour WARNER... ceux même qui passaient tout à STANLEY. Et cerise sur le gâteau, il pourra faire du KUBRICK car la fin de l'histoire est juste une grosse référence à notre barbu préféré. C'est le pur projet NOLAN.

Je SAIS que les producteurs ne voudront jamais que cela se passe à NEO-TOKYO. Donc nous serons à NEO-NEW YORK, au pire, avec un casting de jeunes blancs ricains... alors généralement, c'est à ce moment-là que je quitte la pièce... Ils vont faire leur casting dans ce zoo de kids qu'est DISNEY CHANNEL et là, plus wasp tu meurs. Des quaterbacks et des cheerleaders... AKIRA TWILGHT très peu pour moi.

Mais j'ai voulu pousser le truc jusqu'au bout. Revenons au matériel original...
2019, NEO TOKYO reconstruite après la massive explosion nucléaire qui a rasé la ville. Nous suivons un groupe de jeunes délinquants qui font leur étude dans un lycée professionnel.
TETSUO va avoir un accident de la route lors d'une altercation avec le gang du CLOWN. Ils ont pénétré sur une zone interdite contrôlée par l'armée. Un enfant au visage de vieillard, une drogue  surpuissante. TETSUO est emmené à l'hôpital militaire en hélico puis il disparait. Le COLONEL va l'utiliser pour faire des expériences et cela va révéler son potentiel pouvoir...


Alors de jeunes lycéens sans éducation, sans avenir, sans argent, qui passent leur temps à tenir leur territoire face au gang d'en face. Un peu comme des jeunes qui tiennent un CORNER... La drogue a un élément clé dans la révélation du pouvoir de TETSUO, un corner, pourquoi pas. Vous voyez où je veux en venir ?

AKIRA a répondu à sa manière à un problème majeur et latent dans la culture japonais qui est l'anéantissement total causé par les hommes. HIROSHIMA a gravé dans les esprits de tous les japonais, une peur de la catastrophe à grand échelle, car les générations passées ont connu ça.  Tout comme la présent génération a eu FUKUSHIMA. GODZILLA fut l'une des réponses à cette peur et regardez le succès qu'il a eu et qu'il a encore. Les images de destruction massive font parti de l'inconscient collectif japonais. TOKYO a été détruit à plus de 70% pendant la seconde guerre mondiale et certaines grandes villes furent carrément entièrement brulées. AKIRA répond à sa manière à cette psychose, en donnant une vision ultra réaliste d'une catastrophe moderne sur TOKYO. Cette destruction n'est pas causé par la nature, elle résulte directement de l'excès de l'homme. De sa volonté de pouvoir qui a fini par créer des armes capables de tous nous détruire. AKIRA en digne héritier des films des années '70s, distille une paranoïa et une méfiance vis à vis du "pouvoir", des gouvernements que le final de AKIRA va exalter. "Foutez-nous la paix. Votre société ne marche pas."

AKIRA US. ne pourra pas jouer sur cette corde sensible d'un armageddon probable car elle n'a pas de réalité aux states. Les ricains étant du bon coté de la bombe. À part 911, KATRINA, SANDY ou des cyclones ou quelques incendies monstrueux, l'image de la destruction massive urbaine est une image de fiction, de cinéma.


Le malaise de l'Amérique est plus profond, moins spectaculaire, c'est plus un problème humain. Les USA sont un monstre de FRANKENSTEIN, un être vivant composé de parties aux origines éparses obligées d'aller dans le même sens sans le sentiment d'appartenir à un tout. Les Japonais forment un groupe compact dont les problèmes ne peuvent venir que de l'extérieur. Les problèmes de l'Amérique viennent de l'intérieur. Comme si la tête détestait ce que faisaient sa main droite, tolérait un peu la main gauche, tout en détestant carrément le pied droit. Ils veulent aussi que le pied gauche retourne chez lui... de l'autre coté de la frontière, la même qu'ils ont légèrement avancer pour avoir accès au Pacifique...

NOLAN va devoir faire un AKIRA plus centré sur les persos, tout en gardant le scope catastrophe de l'histoire originale. Mais SI il ne nous fait pas croire à ses persos... Même ILM/WETTA et DIGITAL DOMAIN réunis ne pourront pas le sauver.



Qui a le mieux réussi à nous faire comprendre la vie des jeunes lycéens sans avenir... DAVID SIMON. Oui, THE WIRE dans la saison 4, nous avons vu , ressenti, aimé, avons été touché par ces 4 jeunes hommes qui se révéleront sous nos yeux être l'origine de nos persos préférés, les 4 copains sont les versions ados de OMAR, BUBBLES, AVON et BUNNY COLVIN. La boucle est bouclée.

Les quartiers pauvres, les corners, les bandes, la drogue tout cela est dans AKIRA, vous prenez THE WIRE (2006) et vous foutez ça 20 ans en arrière, car 2019, c'est demain. Dans le BRONX ou HARLEM, pour avoir un nom qui claque, un décor qui puisse être reconnaissable dans le monde entier. Et là vous avez une histoire américaine. C'est exactement comme ça que CHRONICLE a été monté, ça manque de beaucoup de choses, BEAUCOUP, mais l'influence de AKIRA, ça il y a en avait. Il l'a joué middlewest petite ville de campagne. AKIRA doit faire tomber du BUILDING comme des dominos, et si on regarde le film SAN ANDREAS, Hollywood sait faire. ils leur manquent juste un scénario qui soit autre chose que du DEMOLITION PORN. Yep, c'est à toi que je parle "MAN OF STEEL"...
Et qui a produit le dernier ZACK SNYDER ? CHRISTOPHER NOLAN... ooops (O)-(^)


Donc si on a une bonne base social et humaine, on peut aller se balader dans une grand décor détruit après. Vous rajoutez une bonne production design et là peut-être c'est possible. Vous prenez un casting de jeunes noirs inconnus pour la bande de KANEDA. Même les noms originaux peuvent rester en l'état car les jeunes blacks aiment se filer des surnoms comme les rappeurs et ça passe. Foutez ça sur le dos de 4 blancs et ils sont ridicules.

Les stars ne seront utiles que dans les rôles d'adultes, DI CAPRIO peut même jouer le COLONEL s'il a encore les droits de AKIRA dans sa poche. Qui sait, il aura peut-être un oscar cette fois.


Donc si NOLAN me réunit tous ces éléments...
Et là seulement à ce moment-là, j'accepterai d'aller le voir.