ALI contre ROCKY

MUHAMMAD ALI (Bonus)





"If you beat me in your dreams,
you better wake up to apologize."

("Si tu me bats dans tes rêves,
t'as intérêt à te réveiller pour t'excuser.")


Cette phrase que MUHAMMAD ALI a souvent répété, tous ont cru qu'il en était l'auteur. Elle est devenue si célèbre que dans "RESERVOIR DOGS" Tarantino l'offre à MISTER WHITE (Harvey Keitel)  pour fermer la gueule de MISTER YELLOW (Michael Madsen). L'expérience qui mouche l'ardeur de la jeunesse. Tarantino connaît bien ses classiques car en effet, l'auteur de cette phrase est JOE LOUIS (> voir ALI BONUS #2). Lors d'une émission de TV, un soir, c'est comme ça que JOE LOUIS a rabattu le caquet en direct du jeune et ambitieux CASSIUS CLAY.
Il ne l'a jamais oublié. Il s'en est même servi - "Apprends de ta douleur, sinon elle n'aura servi à rien."ou bien sa fameuse phrase qu'il aimait tant dire aux plus  jeunes : " finalement tu n'es pas aussi idiot que tu en as l'air ! "
JOE LOUIS avait beaucoup combattu, presque un match par mois à la bonne époque, "A BUM A MONTH TOUR" (Un tocard par mois, la tournée). ALI s'en est aussi inspiré, il a combattu tous les champions de son époque et les a tous battu. Entre ces grands matchs, il est monté quelques fois sur le ring face des boxeurs sortis de l'anonymat le temps d'un combat... pour l'hygiène, quoi. Pour s'entraîner avec des sacs sur pattes qui rendent les coups.

CHUCK WEPNER était l'un de ceux-là. Un cogneur à la mâchoire solide. À la surprise de tous, il a tenu les 15 rounds face à ALI. Le mettant en danger même une fois ou deux. CHUCK WEPNER est devenu un temps (pendant la promotion du combat), un héros. Le rempart de l'Amérique blanche qui veut avoir un champion d'origine un peu plus british ou irlandaise ou Italienne... et même polonaise, s'il le faut.
 


Un jeune italo-américain ambitieux a vu le match, embrassé toute la puissante  symbolique de la rencontre et écrit un scénario avec. Vous en avez peut-être entendu parler... son titre : "ROCKY" (1976).

EN 1975, à l'époque, STALLONE fait déjà un peu l'acteur, on l'a vu brutalisé WOODY ALEN dans le métro dans "BANANAS" et il profite de sa présence dans le milieu pour faire lire son script à des producteurs et des scénaristes pros. WILLIAM GOLDMAN (BUTCH CASSIDY & THE SUNDANDE KID), une pointure, tombe amoureux de l'histoire et aide STALLONE à le vendre. Mais SYLVESTER veut aussi jouer ROCKY. La tête dure étant sa marque de fabrique, il fonce, refuse des ponts d'or- John Travolta a failli incarner ROCKY. Et ça marche... Des années plus tard, WILLIAM GOLDMAN dira que "Si à l'époque, j'avais vu quel était l'HUBRIS de SLY, j'aurai épargné ça au cinéma. Mais son script était tout simplement excellent."

L'histoire de ROCKY est simple mais pour que vous compreniez bien de quoi il s'agit, je vais remplacer le nom du personnage interprété par CARL WEATHERS - APOLLO CREDD par MUHAMMAD ALI. Allons-y.


"MUHAMMAD ALI" est un champion du monde des poids lourds aimé et invaincu. Il ne reste plus personne à combattre alors il décide de donner sa chance à un boxeur inconnu. Nous suivons les bouleversements romantiques et l'entraînement de ROCKY. 
 

On le voit, aux mépris des plus élémentaires mesures d'hygiène alimentaire, tabasser des morceaux de viande, puisqu'il travaille aux abattoirs de Philadelphie (comme Joe Frazier). Monter en musique, 4 à 4 les marches devant la mairie de PHILLY. Il est au top. 


Le soir du match, OH... SURPRISE, comme son nom l'indique, ROCKY à la tête dure. Il résiste, il résiste, il se défend le bougre. "ALI" est sur le point de perdre mais on ne reste pas invaincu pour des prunes. Dernier ROUND, "ALI" est épuisé et ROCKY est debout. DING. "ALI" gagne aux points, mais c'est aussi une victoire pour ROCKY qui hurle ADRIENNNNNNNNNNNNNNEUH à sa femme. Il a réussi à prouver sa valeur à tous en tenant face au meilleur.


Gros succès de 1976, Le film au budget de 960 000$ en rapporte 117 millions rien qu'aux USA. Les oscars offrent une statuette dorée à STALLONE, elle lui sera remise par... le vrai MUHMMAD ALI, cette fois. Pour rire, ALI , qui a bien compris le sous texte du film, propose un petit match à ROCKY, devant tout Hollywood hilare.




Hollywood a fini de se goinfrer de la carcasse chaude de ROCKY et STALLONE va lui préparer son prochain festin, au titre tout empreint de finesse : ROCKY II.

Cette fois-ci STALLONE décide d'y aller à fond. En 1979, ALI, le vrai n'est plus le légendaire  boxeur imbattable, et SYLVESTER va tuer le père.


Dans ROCKY II, "ALI/CREED" va perdre à la dernière seconde (un vieux cliché hollywoodien) car ROCKY va se lever au dernier ROUND, une seconde avant lui.

ADRIENNNNNNNNNNNNE j'ai gagné !

Le titre tant convoité est de retour "in WHITE AMERICA". L'honneur est sauf. Le fantasme collectif d'une partie de la nation peut commencer. 

STALLONE va jouer la carte "ALI" à fond. Le nouveau champion ROCKY BALBOA est un "ALI" GENTIL et surtout BLANC... mais dans ROCKY III - EYE OF THE TIGER -, le méchant CLUBBER LANG (MISTER T) est une sorte de "ALI" méchant dans le corps de GEORGE FOREMAN.


PIF, PAF, POUM, ROCKY perd son titre. et "ALI/CREED" va venir pour l'entraîner à boxer comme un NOIR. DANSER / SAUTER / COURIR et s'habiller flashy aussi.


ROCKY devenu un boxeur BLACK - qui a enfin un jeu de jambes(grande spécialité de MUHAMMAD ALI)- va battre CLUBBER LANG en fatiguant son adversaire... (yep comme ALI au ZAÏRE, quoi).

Lors de la dernière séquence du film devenu culte "ALI/CREED va vouloir régler son ardoise avec ROCKY, histoire de savoir qui est vraiment le champion puisque cela s'est fait à une seconde.

Je suis né dans les '70s et toute ma vie, les champions de boxe poids lourds étaient afro-américains. SUGAR RAY LEONARD, MARVIN EAGLER, MIKE TYSON, EVANDER HOLYFIELD. Mais je ne m'étais pas rendu compte avant le match de MIKE TYSON contre  un rouquin dont j'ai oublié le nom. Pendant la PROMOTION du COMBAT, c'était un cogneur, le héros de WHITE AMERICA qui va ramener le titre à la maison, ça vous rappelle quelque chose... moi aussi. J'ai attendu jusqu'à 2 heures du mat  pour voir MIKE TYSON le pulvériser en quelques dizaines de secondes.

Et une fois de plus WHITE AMERICA a dû soigner son petit coeur, du fait que plus aucun champion du monde des poids lourds ne sera plus jamais un "WASP" (non, les RUSSES ou les UKRAINIEN de 2m  ne compte pas)...


STALLONE a voulu finir la guerre froide ( en la gagnant bien sûr...) dans le très en couleurs (bleu - blanc - rouge... mais pas les nôtres) ROCKY IV.
Dans un effort psychanalytique surhumain, SLY/ROCKY va tuer le père "ALI/CREED" qui va succomber, pour de bon cette fois,sous les coups du méchant russe de 2m : IVAN DRAGO.

Ha... subtilité quand tu nous tiens, ROCKY ira gagner son combat en URRS devant un GORBATCHEV qui l'applaudira puis l'écoutera faire un speech interminable sur le fait que " La guerre, c'est mal, on est tous des frères, oui même les sales communistes sous stéroïdes qui tuent ton ami."


La page du vrai "ALI" est définitivement tournée dans les années '80s, une décennie où il eut peu d'influence. Après ça STALLONE n'aura plus rien à dire sur ROCKY qui vaille la peine.