COUVERTURE (1)

Faire la couverture sur CUATRO MANOS fut une bataille, et en ce qui concerne l'édition française, je l'ai perdu. J'avais une idée trés graphique et très arrêtée sur ce que devait être ce graphic novel et on m'a vite fait comprendre que ça se ne faisait pas ici... en 2004. 
C'était avant que le graphic novel soit à la mode et que ce neuneu de Craig Thompson sorte son BLANKETS de 600 pages. Depuis on peut faire plus ou moins ce qu'on veut tant que l'éditeur se retrouve pas à payer 600 pages au même tarif qu'un album normal. Logique, plus de pages, plus cher seront les coûts de fabrication, moindre sera la marge et plus risquée sera la mise en place.

Revenons à la couverture, la chance m'a sourit quand j'ai pu enfin faire ce que je voulais sur les couvertures des traductions. Et je doute que vous n'ayez pas vu ces images si vous vous êtes baladé sur MEXICOMICS, je les fous partout où je peux.

Lorsque je travaillais sur mon dossier de 17 pages pour proposer CUATRO MANOS aux éditeurs, je m'étais fabriqué un petit fond d'écran à partir d'une photo prise sur la banquette arrière d'un taxi mexicain. Ma petite balade dans ce taxi dura du 21 mars 2004 au 1er juin 2004. Après ça, j'en avais un peu marre, je voulais un peu voir la ville à pied.

Après avoir signé le contrat et fait plus de la moitié du livre qui devait faire 140 pages à l'époque, nous avons commencé à penser à la couverture. Dans un élan de candeur mêlée à une inexpérience flagrante bien planquée derrière un enthousiasme très communicatif, j'ai proposé 16 croquis de couvertures. Rhaa... la jeunesse ;)

Faire une couverture de livre, c'est confronter deux mondes, celui du marketing, bin oui, la couverture est la première (et parfois la dernière chose) que le lecteur verra. Elle doit attirer l'oeil sans être trop arty.  Plaire aux gouts du public et en même temps, être fraiche. ET FAIRE BéDé !

L'éditeur choisi alors l'image la plus photo réaliste. Horreur!! Même pas un seul perso à l'horizon. Diantre. Comme on dit l'autre :"On est pas responsable de la tronche qu'on a, mais on est responsable de  la tronche qu'on fait". Me souvenant que la photo avait été prise JUSTE avant de rencontrer PACO pour le première fois et que finalement je l'aimais un peu quand même. je retrouvé ce making' of de la couv. Je sais plus pourquoi il est en anglais, surement pour frimer... ? Enfin le voilà.







La couverture fut imprimée trop claire, PACO trouvait que la couleur ressemblait à du caca de bébé ;).
Nous fûmes ravis de voir que NORMA EDITORIAL choisit de garder l'image mais d'assombrir l'ensemble. Ma typo [PACO one] ne fut utilisée (pour l'instant) que dans la version mexicaine, puisque que c'est bibi qui en fit le design.

Je pense que si CUATRO MANOS avait été publié dans un format de Polar, elle aurait été parfaite. Mais pour une BD, elle était un peu "spéciale". Malgré tout, elle eu beaucoup de succès auprès de mes collègues Espagnols et Mexicains.

[à suivre...]